J'ai aimé une reine au feu de bois
Elle était si belle dans sa robe rouge-flammes
Que j'ai désiré embrasser ses lèvres embrasées
Mais son cœur glacé se refusait à moi
Et rien ne pouvait le faire fondre, pas même son âme,
Qui pourtant pétillait d’innombrables étincelles endiablées

Ses si jolis yeux me faisaient des ravages,
Déclenchaient en moi le plus beau des incendies,
Mettaient le feu à la poudre de mon caleçon
Comment pouvais-je la résister davantage
Elle qui, en son seul regard, m'avait banni
Dans un paradis d'enfer sans nom ?

Alors j'ai cherché le possible de l'impossible
Vu des choses qu'on n'osait imaginer
Accompli des promesses à l'odeur de sang
Pour toucher son amour inflexible
Afin qu'elle et moi puissions nous allumer
Ne serait-ce que dans un brin de temps

Une fois revenu dans son lointain ardent pays
Aussi riche d'objets, d'histoires, de cicatrices
Que pauvre de ses si délicieuse brûlures
Je l'ai retrouvé paisiblement endormie
Mais son corps n'était plus ce feu d'artifice
Qu'elle entretenait fièrement avec allure

J'ai demandé avec horreur la raison à sa sœur
Qui m'expliqua, les yeux noyés dans la douleur,
Que mon absence avait brisé dans sa poitrine
Ce palpitant qui était autrefois si froid
Et, dans l'odeur brûlée de sa peau fine,
Elle s'était consommée entièrement pour moi



Je me souviens d'avoir, un jour,
Aimé une reine au feu de bois
Qui ne devait jamais connaître l'amour