Nous figions le monde n’importe où dans n’importe quel temps.
Il suffisait qu’on le dise dans nos silences, sans même nous regarder, pour se mettre d’accord. Je te disais « je t’aime » puis j’utilisais mon attrape-temps accroché à mon poignet.
L'attrape-temps était une drôle de machine qui ressemblait à une montre recyclée. Dotée d’un petit écran numérique, de deux boutons sur un côté et d’un engrenage de l’autre, elle dissimulait derrière cette apparence simpliste une effrayante complexité. Elle n’était pas très belle à voir mais c’était mon choix: je ne voulais pas que des curieux s’intéressent au résultat de sept longues années de travail et se l’approprient. Mon invention était trop en avance sur son temps et n’avait été de toute façon conçue par mon cœur que pour un autre cœur : ma femme.
L’appareil possédait une technologie hors du commun. Il me suffisait d’appuyer longtemps sur un premier bouton pour conserver le moment, d’un autre pour l’effacer. L’engrenage n’était là que pour le déclencher. Je ne pouvais sauvegarder un temps que pendant quarante-cinq secondes et seulement trois temps à la fois. Avant, je ne pouvais en saisir qu’un pendant dix secondes.
Il permettait de tout revoir, de tout ressentir. De revivre en quelque sorte un flash-black en temps réel. Le décor, les personnages, les odeurs, les sons, le toucher… tout dans un détail effrayant. Il était cependant impossible d’agir à l’intérieur d’un temps. On ne pouvait être que simple spectateur. On ne remontait jamais le temps : on revivait seulement un souvenir.
Le dernier que j’avais figé pour elle était une nuit. Celle qui sentait bon la pluie et la forêt sauvage. Celle où nous avions fait l’amour. Pour la lune, les étoiles, le vent humide mais pas pour nous. Non. Nous, nous étions dans le ciel pour aller toujours plus loin, plus haut.
Mais l’attrape-temps ne fonctionne plus depuis qu'elle est tombée. Au mieux en panne, au pire cassé. Zéro seconde pour zéro rêve.
Il suffisait qu’on le dise dans nos silences, sans même nous regarder, pour se mettre d’accord. Je te disais « je t’aime » puis j’utilisais mon attrape-temps accroché à mon poignet.
L'attrape-temps était une drôle de machine qui ressemblait à une montre recyclée. Dotée d’un petit écran numérique, de deux boutons sur un côté et d’un engrenage de l’autre, elle dissimulait derrière cette apparence simpliste une effrayante complexité. Elle n’était pas très belle à voir mais c’était mon choix: je ne voulais pas que des curieux s’intéressent au résultat de sept longues années de travail et se l’approprient. Mon invention était trop en avance sur son temps et n’avait été de toute façon conçue par mon cœur que pour un autre cœur : ma femme.
L’appareil possédait une technologie hors du commun. Il me suffisait d’appuyer longtemps sur un premier bouton pour conserver le moment, d’un autre pour l’effacer. L’engrenage n’était là que pour le déclencher. Je ne pouvais sauvegarder un temps que pendant quarante-cinq secondes et seulement trois temps à la fois. Avant, je ne pouvais en saisir qu’un pendant dix secondes.
Il permettait de tout revoir, de tout ressentir. De revivre en quelque sorte un flash-black en temps réel. Le décor, les personnages, les odeurs, les sons, le toucher… tout dans un détail effrayant. Il était cependant impossible d’agir à l’intérieur d’un temps. On ne pouvait être que simple spectateur. On ne remontait jamais le temps : on revivait seulement un souvenir.
Le dernier que j’avais figé pour elle était une nuit. Celle qui sentait bon la pluie et la forêt sauvage. Celle où nous avions fait l’amour. Pour la lune, les étoiles, le vent humide mais pas pour nous. Non. Nous, nous étions dans le ciel pour aller toujours plus loin, plus haut.
Mais l’attrape-temps ne fonctionne plus depuis qu'elle est tombée. Au mieux en panne, au pire cassé. Zéro seconde pour zéro rêve.
Voilà pourquoi je ne dormirais pas tant que je ne l’aurai pas réparé.
Tu verras, mon ange, qu’il fera plus qu’attraper le temps.
Il t’attrapera toi
Il te fera revenir.
Des profondeurs.
Du froid glacial.
De la mort.
Je parle trop. Je n'ai pas besoin de préciser que j'aime beaucoup ta plume et que j'ai hâte de voir d'autres écrits. Si tu as besoin d'un mot, je peux t'en donner ;)
Bisous, monsieur le loup !